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LA PEQUENA Y EL ALTO
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8 juin 2008

" LA CARETERA DE LA MUERTE "

                                                                                           de LA PAZ le 26.05.08

Vous verrez dans ce panorama,   http://www.slideshare.net/skybalcarce/autopista-en-bolivia-247343/

deux des routes les plus dangereuses au monde se situant ici en Bolivie.  Nous ignorons où se situe la première , dans la roche,  mais  la deuxième au flanc d'une montagne verdoyante,  se trouve tout près d'ici, entre LA PAZ   et  COROICO un peu plus au nord.    Les photos ont été prises il y a quelques années sur la portion la plus critique reliant CHUSPIPATA (4800 m d'alt)   et   YOLOSA (1200m d'alt).

En raison d'un trop grand nombre d'accidents mortels, depuis deux ou trois ans la plupart des vehicules emprunte un nouvel accès plus à l'ouest, une large boucle qui attenue les  denivellés et assure une meilleur sécurité. Cependant l'ancienne route est toujours utilisée dans le sens  LA PAZ-COROICO , par des chauffeurs pour qui l'economie de temps et de gasoil passe avant tout le reste.   Il faut savoir que même  en sens unique les risques de chute ne sont pas improbables.  La route,  par endroit , ne fait pas plus de 3 mètres de large, avec des bas-cotés très friables sans la moindre barrière de securité.  Aucune inattention n'est tolérée, le coup de volant serait fatal !! ....Dessous, un aplomb de 1000m tout à fait impressionnant....Même Daniel, habitué au vide s'approche difficilement du bord !!!.

Les autres usagers de la route sont les touristes en mal de sensation forte, qui la descendent en vélo et qui, parfois, manquant de prudence et se laissant "distraire" par le paysage, perdent le contrôle et finissent dans le decor.  Ils sont des centaines,  dans la matinée,   à passer par ici,   précédés des vehicules des agences touristiques qui recupèrent les abandons de poste pour trouille  ou  problèmes techniques.    Autant dire qu'il  s'agit d'un juteux bizness pour les tours-operator, qui,  pour assurer la pérénnité de leur commerce,   affirment  que faire la route  à  pied est impossible,  car trop dangereux !!?!!?...

Nous quittons LA PAZ à 8h par le premier colectivos en partance pour COROICO,  qui nous laissera deux heures plus tard à CHUSPIPATA, notre point de départ.    Depuis la veille, les multiples questionnements concernant la distance à parcourir jusqu'à YOLOSA,   n'ont donné que des reponses très approximatives et à géometrie variable  allant de 15 à 40 km !!!!  Ainsi nous nous preparons ,  dans le pire des cas,   à 7h de marche  soutenue.  Je porte le casse-croute, et Daniel un sac de 10 à 12 kg contenant ce qu'il nous faut pour les 3 ou 4 jours à venir.

Ça commencera tres fort, par une descente vertigineuse, en épingle et sur un chemin de terre permettant à peine  aux véhicules de se croiser.  Tout autour de nous, une brume épaisse qui se dissipera peu à peu, dévoilant sous nos yeux ébahis, ( n'en déplaise à Didier )  un decor absolument grandiose et d'une rare beauté.   Comment exprimer ce sentiment d'être minusculement humain !?!.... Tout au long de la journée, le paysage se transformera passant des montagnes rocheuses et partiellement enneigées, à une végétation hyper dense et quasi tropicale ( fougères immenses, bananiers, papayers etc....) 

          au fait! vous savez avec quoi on ramasse la papaye ???.........................

                            ..............avec une  foufourche, bien sur !!!!!!!......

Mais ne nous laissons pas distraire, car il est 11h et les cyclistes arrivent sans prévenir derrière nous,   nous obligant parfois à nous jeter sur le bas-coté de la route   (coté paroi !! bien sur  !!)  pour leur laisser le passage.   Ce défilé durera jusqu'à 14h environ.   A cette heure,  malgre nos nombreuses pauses,  la fatigue commence à  se faire sentir,  et les endroits ombragés sont de plus en plus rares.  Une heure plus tard nous appercevons enfin une ville en hauteur, qui,  aux dires du guide du routard,  ne peut être que COROICO.   Cette bonne nouvelle nous donne un bon coup de fouet  et  des ailes à Daniel qui passe devant ne semblant plus sentir le poids de son sac !!.... Le plus important est qu' à present,  il nous est enfin possible d'apprecier, même vaguement, la distance qui nous reste à parcourir.

16h à ma montre et depuis une heure nous marchons sans quitter des yeux cette ville  perchée qui semble nous narguer. Derrière chaque virage nous esperons  un signe d'elle, mais chaque fois c'est la route qui s'étire un peu plus devant nous.  Nous n'en pouvons plus et nos arrêts sont de plus en plus frequents, afin de soulager quelques instants les genoux et les hanches qui deviennent douloureux.

Nous croisons enfin les premières habitations, puis un brave homme qui, tout étonné de nous voir ici, nous indique un point d'intersection un peu plus loin, nous offrant deux alternatives.  Soit continuer jusqu'à YOLOSA comme prévu,  sachant qu'il y a là bas, peu de moyen de transport pour COROICO,  soit emprunter un plus long sentier qui pique en contre bas,  pour rejoindre la nouvelle route, où passe un plus grand nombre de véhicule.   Combien de temps jusqu'à  ce croisement ?,  combien de mètres ?,  inutile  de poser la question, il n'en sait foutre rien.

Nous reprenons la marche tout en nous interrogeant sur le choix à faire, comme si marcher n'était déjà pas assez fatiguant !!!!   il est 17h, nous y sommes.   Une brève pause et une dernière reflexion, nous decidons de rester sur la route initiale en direction de YOLOSA et en esperant qu'un véhicule finisse par passer. A ce stade de fatigue, nous l'aurions pris, même dans l'autre sens  !!!!....nous ne le savions pas à ce moment là, mais il restait encore deux bonnes heures de marche.

Quelques minutes plus tard, nous étions installés à l'arrière d'un colectivos qui nous laissera comme nous l'avions espèré aux portes de COROICO.

Nous y resterons que deux nuits, car le village, fatigué d'une trop forte présence touristique, n'offre rien de très authentique et nous reservera un accueil plutot desagréable.  Nous repartirons en direction de LA PAZ , cette fois sur la nouvelle route et confortablement assis dans un colectivos.....Il nous faudra quelques jours encore pour se remettre de nos douleurs et courbatures.....

                                                               Daniel & Celine de COCHABAMBA  le 07.06.08

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