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LA PEQUENA Y EL ALTO
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17 octobre 2008

SUEUR ET SANG POUR QUELQUES MORCEAUX DE SUCRE

Salut a toutes et tous

Bien des mois se sont écoulés depuis notre traversée de l'Equateur. Bien des rencontres aussi... La charmante Bérénice en stage pour quelques mois à l'alliance française de Cuenca,  Danilo et Charlotte qui remontent jusqu'au Costa Rica, des envies et des projets pleins la tête,  l'adorable Marcel,  d'Allemagne, en stage pour étudier et recenser la faune et la flore dans un des nombreux parcs naturels du pays et tout un tas de voyageurs de tout horizon, venus user leurs godasses sur le continent. Fin septembre, nous quittons donc l'Equateur, un pays de toute beauté qui mérite véritablement le detour.

Nos premiers pas en Colombie se poseront sur Bogota,  la gigantesque et redoutable capitale. Pas moins de 8 millions d'habitants qui,  depuis la toute recente mise en place d'un important dispositif militaire, auraient retrouvé une ville plus fréquentable !!.. En compagnie de Jorge et de Pascale,  qui très gentiment nous offriront " gîte et couverts " durant quatre jours,  nous découvrons les charmes insoupconnés de la "candelaria",  la "vieille"  Bogota !...

Apres milles remerciements nous quittons nos hôtes pour suivre par l'Est,  un itinéraire sécurisé jusqu'à Santa Marta,   étudié  tres soigneusement  avec Jorge.

La Colombie est un pays plus sur que ne le disent les ambassades et les consulats. Il faut juste savoir qu'il est relativement instable et qu'on ne s'y aventure pas au hasard comme on pourrait le faire dans n'importe quel autre pays. Les regions particulièrements délicates sont les zones frontalières, ( Venezuela, Pérou, Equateur) et toute la cote pacifique.  Dans l'interieur du pays,  la politique sécuritaire d'Uribe sévit !! et  les touristes,  comme les vaches de chez nous,  sont bien gardés !!..

Nous commençons donc par traverser de très jolis " pueblos ", comme Villa de Leyva qui,  ayant tout misé sur le tourisme, a semble-t-il perdu un peu de son authenticité et Barichara ( classé comme l'un des plus beaux villages colombien ),  qui nous accueille sous la pluie. Comme pour se faire pardonner de si peu d'hospitalité !,  nous asisterons a trois jours de " féria ", danses, musiques, feux d'artifices, marchés... Nous noterons aussi la rencontre des adorables Socorro et Toña, qui nous louerons par chance,  une chambrette à la hauteur de notre bourse ( car les hotels sont extrement chers ici,  et plus encore en periode de feria).

Depuis,  des villes sans charmes se succèdent et la chaleur écrasante, au fur et à mesure que nous descendons en altitude,  s'abat littéralement sur nous.  Nous voici à Barrancabermeja oú nous passons plus de temps sous le ventilateur de notre chambre d'hotel que dans les quartiers de la ville.  Alors entre deux " sudoku "!, on épluche les canards et les journaux télévisés, souvent sans contenu.
Sur internet nous prenons connaissance d'ACVC ( Associacion Campesino del Valle del rio Cimetarra  ) installée ici, dans la region de Santander.
Jusqu'à ce jour,  nos tentatives de prise de contact sont restées vaines.  Le moment est sans doute mal choisi pour une rencontre puisqu'ils viennent de subir, tout recemment, une descente policiere dans leurs locaux.
affaire a suivre donc.....

Une actualité tout de meme qui retiendra notre attention; un mouvement de greve chez les coupeurs de canne a sucre de la region de Cauca au Sud-Ouest.
Malheureusement beaucoup trop loin d'ici pour aller y faire un tour. Vous n'aurez que la traduction de l'article du journal de ce jour.


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GREVE DES COUPEURS A LA MACHETTE.
La chaleur écrasante, les piqures de moutiques, de fourmis,  les blessures,  la fatigue générale, voici ce que vivent quotidiennement les coupeurs de canne a sucre.
En greve depuis trois semaines, postés a l'entrée des entreprises de la municipalité de Florida,  ils protestent contre un travail difficile qui ne leur permet plus de vivre et de nourrir leur famille.
Avant la création des coopératives, ces coupeurs travaillaient comme employé c'est a dire avec un contrat, et touchaient des salaires plutot convenables.
-" aujourd'hui les entreprises ne nous employent plus directement," déclare Hermogenes BUENO,
-" nous sommes patron et employé a la fois, mais sans contrat. Nous sommes la matiere premiere de ce travail, nos salaires depend de la force qu'on met dans nos machettes pour couper la canne a sucre, et la rémunération depend de la quantité de canne coupée. En plus, on ne peut jamais etre present a la pesée de ce qu'on coupe chaque jour."

Le travail,  pour les coupeurs,  commence a 5h du matin, mais a 3h, les épouses se levent pour la préparer le repas qu'ils emporteront.
-" Cela fait plusieurs mois que nous ne mangeons plus de viande, ni poulet, ni poissons.
Avec 40, 50 ou meme 100 miles pesos que nous gagnons chaque semaine, nous ne mangeons que des abats avec notre riz. Et quand on peut plus, nous mangeons des oeufs ." explique Luis.AGUILAR.

Le bus qu'ils doivent prendre pour aller au travail coute 10 a 24 milles pesos par semaine.
Ils doivent aussi acheter la machette qu'ils utilisent, entre 5 et 7 mille pesos selon la qualité.
-" un bon coupeur qui fait jusqu'a 2 tonnes de canne par jour, devra acheter jusqu'a 7 machettes dans le mois." affirme L.AGUILAR .


-" Tout ne depend pas de la qualité de la machette ni de la force, il y a des parcelles plus ou moins bonnes. Par exemple "los jamangos" sont des zones trés difficiles parce que la canne est trés emmélée. Parfois elles necessitent jusqu'a 15h de travail. S'il faut on gare les camions pres des parcelles et on fini a la lueur des phares.
Car pour gagner plus, il faut couper plus. Et en faisant vite, tres souvent on se coupe. Luis, comme d'autres, a la marque d'une coupure sur le tendon d'un de ces pieds, la circulation ne se fait plus et il ne peut plus bouger les doigts.
Entre les moustiques, les fourmis, les "candellilas" (petits insectes qui penetrent dans la peau et provoquent des demangeaisons), l'odeur des feuilles pourries, il est difficile de travailler, de respirer meme et de manger durant la pause. Les plus jeunes d'entre-nous en vomissent les premiers jours." raconte H.BUENO.

Gustavo BUENO, 18 ans, fils d'Hermogenes, a rejoint son pere dans les champs de canne a sucre qui demeure la seule activité possible ici. Pour ces jeunes coupeurs la journée s'arrete a 12h afin qu'il s'habituent petit a petit a la chaleur et a la penibilité du travail.

Quant a Hugo, il travaille depuis 1976 dans les différentes entreprises de la région.  D'abord, comme employé a salaire fixe et maintenant au forfait et sans contrat. -" Je crois que depuis que j'ai quitté ma terre, je n'ai jamais vécu aussi mal.” Nous dit-il. –“Avant le travail rapporté l'équivalent de deux salaires d'aujourd'hui. Comme tous les autres je pouvais aller acheter un billet de loterie au village, a San Antonio de los Caballeros. A l'epoque, je ne savais pas comment j'allais pouvoir construire ma maison, mais maintenant chaque mois, je ne sais pas si je vais pouvoir seulement manger. Je travaille du lundi au dimanche durant deux semaines consécutives et malgre ca on en ait rendu au point de demander des avances pour acheter de quoi manger. Parfois nous avons des salaires qui ne depassent pas 22 milles pesos par semaine (tout frais payés, bus et machette), les bénéfices se sont les revendeurs, les intermédiaires qui les gagnent."

Depuis trois semaines, ils montent la garde, par groupe de 200, devant les portes des différentes entreprises de Florida. Entre jeux de domino, feux de camp, téléviseur noir et blanc et vendeurs de minutes téléphoniques, ils attendent de pouvoir reprendre la travail car la plupart n'ont aucune autre alternative. Mais ils ne le reprendront que si la situation change. Un véritable contrat de travail, des salaires decents et pouvoir assister aux pesées, voici les trois principaux points de leur revendication. Pour le moment, avec le soutien moral et financier de la population, ils sont tout a fait disposés a continuer le mouvement.

Alors qu'un de leurs dirigeants commence la lecture du dernier communiqué, on se regroupe et on écoute tres attentivement, puis une voix s'eleve " vive la greve des coupeurs" .

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- Pour indication, il faut savoir que le prix d'un repas classique (soupe, riz, viande, yucca) vaut entre 3 et 5 mille pesos et que le salaire moyen d'un employé colombien serait de 480 a 500 mille pesos par mois.

-Le mouvement regroupe 18 milles grevistes sur l'ensemble des exploitations de la region de Cauca. Sont produit ici, sur plus de 250 milles hectares de canne, 270 millions de litres de bio-carburant, pardon !! d'AGRO-carburant exportés vers les U.S.A (T.C.L), ainsi que du sucre dont 30% destiné a l'europe..... pour rendre un peu plus doux nos petits cafés du matin !!.

                                       Daniel et Celine de BARRANCABERMEJA ............ le 18 oct 08

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Commentaires
L
tu veux parler de tes longues années d'etudes en comptabilité ????
T
ah merde je m'a gouré...<br /> C'est pas 1000, c'est 100.<br /> Là je comprends. <br /> Ne dis à personne ce que je fais comme métier STP...<br /> Bizà+
T
je ne comprends pas le problème du niveau de vie : si un repas fait 5000 pesos et le salaire 500 000, soit 1000 fois plus. Ici, un repas, mettons 10 euros, je ne gagne pas 1000 fois plus ! Si on ne prend que ce critère, ça me paraît correct. Ya une erreur dans tes chiffres, ou ya d'autres paramètres à nous donner...<br /> Biz à mon Célinou !
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